En 1846, la ligne Paris – Lille est inaugurée et passe par Epluches (Saint-Ouen-l’Aumône). On y construit une « Gare de Pontoise » mais sa localisation hors des limites de la commune n’entraîne pas les retombées économiques escomptées.
Dès 1857,la ville de Pontoise œuvre à ce qu’un nouvel embranchement sur la voie du Nord se fasse sur la commune. La ligne devant traverser l’Oise et couper le plateau de Saint-Martin du reste de la ville, il fallut intégrer l’aménagement de passages, calculer la hauteur du pont pour permettre aux chargements agricoles de passer au niveau des quais, mais aussi de ne pas gêner la circulation fluviale. La solution passe par l’apport d’importants remblais, surtout à Saint-Ouen-l’Aumône où la voie ferrée se retrouve à plusieurs mètres au-dessus du niveau de circulation de la ville.
Une lettre du Ministre des travaux publics du 18 avril 1860 (2) apporte de nombreuses précisions techniques sur le pont en fer de deux voies qui sera construit. La Compagnie des Chemins de Fer du Nord présente un projet pour un pont formé de quatre travées, une première de 25,62 mètres qui libère le chemin de halage de 4,25 mètres sur la rive de Saint-Ouen-l’Aumône, une deuxième travée de 31,38 mètres au-dessus de la rivière, une troisième travée de 25,62 mètres qui laisse un passage de 10 mètres pour le port et une quatrième travée « spéciale » de 15,85 mètres pour dégager la route du port. La largeur du pont est de 9,2 mètres dont 60 centimètres pour la poutre centrale à laquelle s’ajoute une passerelle pour piétons de 2,3 mètres de largeur. L’ensemble de 400 tonnes environ repose sur des piles et culées en béton de respectivement 2,7 et 1,5 mètres d’épaisseur.
1861 : construction du premier pont en treillis ou poutres américaines) (ensuite celui-ci a connu bien des péripéties).
1870 : la guerre Franco-Prussienne fait rage et, devant l’inexorable avancée des Prussiens sur le territoire, le pont est partiellement détruit par l’Armée Française pour protéger sa retraite vers Paris.
1872 : reconstruction du pont mais la structure reste fragilisée et nécessite d’être renforcée…
1887 : premiers renforcements
1906 : deuxièmes renforcements
1916 : Le pont de Pontoise échappe de « justesse » à la destruction par le génie.
1930 : on constate un fléchissement du pont dû à la faiblesse d’une pile.
1932 : remplacement de l’ancien pont en 10 heures (1) avec une nouvelle structure en acier comprenant 4 voies plus une passerelle pour piéton, elle se compose de trois travées pour une longueur totale de 110 mètres et une masse d’environ 1000 tonnes. La première travée fait 27,65 mètres de longueur et repose sur une culée en béton armé située à Pontoise et sur une pile en berge, la deuxième de 24,57 mètres repose sur une pile en rivière renforcée en béton tandis que la troisième de 57,9 mètres est maintenue par une arche et repose sur la culée en béton armé de Saint-Ouen-l’Aumône.
1940 : L'Armée Française détruit la grande travée.
1941 : L'Armée Allemande reconstruit une passerelle provisoire.
1942 : Le pont est reconstruit par l’armée Allemande.
1944 : L'Armée Allemande fait sauter les deux travées.
1946 : Reconstruction, il ne comportait que deux voies, à tabliers séparés.
1998 : Nouveau pont type Bow String (2) qui comporte quant à lui six voies. C’est un ouvrage d'art emprunté par trois lignes : la ligne H (Paris-Nord – Pontoise) et la ligne J (Paris-Saint-Lazare – Gisors) du réseau Transilien ainsi que par la ligne C du RER d'Île-de-France (RER C).
1999 : l’ancien pont métallique est définitivement démonté.
1 : L’ensemble des travaux sur les piles et les culées est effectué sans interruption du trafic ferroviaire. En parallèle, les Etablissements Renoux à Poissy, installe les charpentes, échafaudages et ouvrages provisoires qui permettront de construire le nouveau pont et de permettre le déplacement simultané de l’ancien et du nouveau tablier. Le chantier, réalisé sous la direction du technicien M. Rivier, nécessite près de 750 m3 de bois et 200 épieux de 18 mètres sont enfoncés dans le lit de la rivière. Cette phase de travaux, dont le coût s’élève à 9 millions de francs, est surveillée par MM. Tettelin et Cambournac (ingénieurs en chef du Chemin de Fer du Nord) et M. Loiseau (ingénieur principal de l’entretien).
2 : œuvre de l’architecte Jean Louis Jolin.
Sources :
-Structurae
-Wikipedia
-lacaverneduyeti
-Cparama
-Science & Vie n°186
-Archives municipales de Pontoise
-Mémoires de la Société Historique et Archéologique de Pontoise du Val d’Oise et du Vexin,
-Philippe Marchand, Histoire de Lille, Paris, J.-P Gisserot, 2003
-L’Echo Pontoisien n°7, 36 & 37
- Le Progrès de Seine et Oise n°38
- La Nature n°2890